La suite !
C'est un peu long mais ça se veut exhaustif. J'ai dû prendre quelques décisions au nom des joueurs (la disparition du personnage de Nassim, notre prochaine destination), j'espère que ça ne dérangera personne. Sinon, signalez-le moi et je corrigerai le tir. Ah, il y a aussi très certainement des problèmes avec l'orthographe de certains noms propres...
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Cher Morgan,
Je t'envoie cet e-mail pour t'informer de l'avancement de notre enquête sur la disparition d'Abicello.
Après que tu nous eus quittés suite à l'interrogation des parents d'Edouard Brabançon, nous nous aperçûmes que notre "ami" Malkavian avait disparu en laissant derrière lui le message suivant : "Je reviens d'ici un siècle. Pas moi ! Mais lui !". Nous attendons encore de ses nouvelles au moment où je rédige ce texte.
Désireux de profiter des quelques heures restantes avant le lever du jour, Sara, Laélandro et moi-même nous rendîmes à l'autre abri d'Abicello, une simple chambre de bonne située sous les toits d'un vieil immeuble attenant à l'opéra Garnier. J'usai de mes dons sur le gardien, qui nous informa que le vampire ne causait jamais d'histoire, qu'une belle femme blonde lui rendait souvent visite, et qu'il rentrait beaucoup moins souvent ces derniers temps. Il fut en revanche incapable de nous ouvrir la porte de l'appartement, qu'Abicello avait visiblement fait remplacer par une porte blindée. Le gardien nous confirma néanmoins la présence d'un velux, et Sara entreprit d'escalader l'immeuble pour passer par ce dernier.
Elle en revint avec un disque dur, un album photo et une information déconcertante : l'appartement renfermait un solarium, et une chaise longue était disposée sous le velux comme si quelqu'un s'était installé là pour profiter du soleil. Je me vante de faire partie d'un clan particulièrement savant, mais je n'ai encore jamais entendu parler d'un vampire qui apprécie l'astre du jour. Nous étudiâmes l'album photo ; sur nombre de clichés apparaissait une très belle femme blonde qui n'était autre que Garance, l'infante du Prince Villon que nous avions rencontrée lors de la nuit où Quincampoix avait fait irruption à l'Elysium. Un examen ultérieur de Laélandro nous révéla que le disque dur était endommagé et inexploitable en l'état.
Nous nous rendîmes ensuite rue des Belles Feuilles, où Abicello se rendait souvent avant sa mort véritable. Il s'agissait d'une petite rue, principalement résidentielle, mais regroupant néanmoins quelques commerces, tels qu'une pharmacie, une galerie d'art et un magasin de location de DVD. D'après Quincampoix, Abicello semblait surveiller quelque chose dans la rue, nous nous séparâmes donc pour gagner du temps : Sara entreprit d'examiner les accès aux égouts tandis que Laélandro et moi-même cherchions un point d'observation en hauteur. Nous repérâmes très vite un individu qui semblait nous épier ; quand il s'en aperçut, il chercha à fuir. Laélandro lui intima de s'arrêter, en vain. Nous le pourchassâmes, et, voyant que la vitesse surnaturelle de Laélandro lui faisait gagner toujours plus de terrain, il fit feu sur nous. Laélandro n'attendait que cela ; il sortit son Uzi et canarda en retour. Malgré le déluge de balles qui sifflaient autour de lui, le fuyard s'en sortit avec une simple blessure à l'épaule. Ironiquement, là où un concentré de technologie mortelle et l'acuité d'un vampire au faîte de sa puissance restèrent insuffisants, c'est une simple tuile glissante qui eut raison de l'individu, dont la cervelle alla maculer la chaussée quelques sept étages plus bas. J'eus tout juste le temps de goûter son sang avant de disparaître au son des sirènes de police. Il n'était pas mortel, mais pas tout à fait vampire non plus.
Tu t'en doutes, il s'agit de la goule sur laquelle je t'ai par la suite demandé d'enquêter, l'individu du nom de Czeko.
Nous nous retrouvâmes à l'Elysium la nuit suivante, où nous fîmes un rapport des évènements à Quincampoix. Il nous informa qu'une alarme s'était déclenchée dans l'abri de son infant la nuit passée et que du matériel avait été dérobé. Je lui avouai que c'était notre fait, mais devant son irritation, je préférai nous couvrir en invoquant la stupidité d'une goule un peu trop zélée (si on te demande, j'avais une goule nommée Hervé, particulièrement bête, et qui est morte dans la fusillade sur les toits).
Nous en profitâmes pour informer Quincampoix de nos découvertes : la mort véritable de son infant, le disque-dur abîmé (qu'il nous reprit pour le faire examiner), ainsi que la présence de Garance dans l'album photo, et dans la vie d'Abicello en général. Quincampoix réagit de manière inattendue à cette dernière nouvelle. Pour lui, Garance était celle qui avait détourné Abicello de son propre clan. Il nous confia qu'il la soupçonnait d'être la mystérieuse femme qui était intervenue pour protéger Abicello d'un journaliste ayant découvert sa non-vie, donnant ainsi naissance à la légende du Fantôme de l'Opéra. Quincampoix pensait Garance responsable de la mort véritable de son infant, et semblait vouloir prendre des mesures expéditives. Soucieux d'éviter de raviver des tensions entre les clans Toréador et Nosferatu, nous le raisonnâmes, et il nous accorda une nuit supplémentaire pour résoudre l'affaire. Nous quittâmes l'Elysium en laissant un message à Garance et au Prince Villon pour les prévenir de la situation.
Nous fîmes route vers l'Opéra, où Abicello se rendait lorsqu'il commençait à se détourner du clan Nosferatu. Sara nous informa qu'un guetteur nous avait observé lors de notre passage à l'abri d'Abicello la nuit dernière, et que sa piste menait directement à l'Opéra. Je persuadai le gardien de nous laisser accéder au sous-sol, lieu de la légende du Fantôme, mais très vite un second gardien nous barra la route. Je le neutralisai et goûtai à son sang : une goule. Je l'interrogeai, mais il avait déjà averti son maître de notre présence.
Celui-ci ne tarda pas à se manifester : un rugissement formidable éclata brusquement, et mes compagnons se retrouvèrent à terre, tandis que j'avais moi-même bien du mal à garder une position stationnaire. Garance fit alors son entrée, aussi radieuse que menaçante, et s'enquit de notre présence sur son domaine. Nous lui fîmes part du danger qu'elle encourait, et elle nous délivra pour que nous puissions parler plus calmement.
Une fois notre récit terminé, elle nous dit avoir rencontré Abicello il y a 140 ans de cela. C'est bien elle qui l'avait aidé à protéger son secret, et ils avaient été amis depuis lors. Comme il partageait son goût pour l'art, elle lui avait présenté des membres du clan Toréador. Par la suite, le clan Nosferatu voyant cette fréquentation d'un mauvais œil, ils avaient dû garder leur amitié secrète.
Garance nous confia ensuite surveiller la rue des Belles Feuilles car elle y convoite un calice important, dont elle refusa de parler davantage, et qu'Abicello était chargé de surveiller juste avant sa disparition. Un autre vampire convoite ce calice, et une sorte de guerre de territoire a cours entre eux. Tout ce qu'elle put nous apprendre à son sujet est qu'il est très grand (plus de 2m), a la peau très blanche, et que son regard est animé d'une lueur sauvage. Le fameux Czeko était probablement sa goule, et sa mort eut l'air de ravir Garance au plus haut point.
Au vu de ces dernières informations, j'ai besoin que tu mobilises à nouveau ton réseau d'informations. Notre priorité est d'en apprendre plus sur ce mystérieux vampire. Peux-tu en apprendre plus à son sujet d'après sa description, notamment en recoupant le peu d'informations dont nous disposons au sujet de sa goule présumée ? (je pense aux liens avec une mafia russe il y a 70 ans)
Dans le cas où Edouard Brabançon est également une de ses goules, peux-tu essayer de localiser le ou les groupes "Jeunesse chrétienne et traditions" dont ses parents nous ont parlé ?
De notre côté, nous nous rendons à l'Elysium pour nous renseigner sur le vampire inconnu, tempérer les ardeurs de Quincampoix, et lui demander de mobiliser le réseau Nosferatu.
On se tient au courant.
Merci et à bientôt,
Victorine